HAHAHAHAHA. (Bellatrix se gausse)

Même la tapisserie semblait frémir sous les doigts agiles de la si belle et pourtant si cruelle sorcière. Les visages défilaient sous ses yeux, lui arrachant tantôt un sourire tantôt une grimace de dégout. Pourquoi la famille Black, destinée à tant de gloire, se voyait-elle souillée par d'immondes traitres de la sorte ? Leurs portraits, même brulés, venaient entâché l'antique arbre généalogique du 12, square Grimmaud. Bellatrix leur en voulait parce qu'elle ne pouvait pas être entièrement satisfaite : la honte était une compagne des plus fidèles. Leur existence même était une insulte à leur sang. Ils n'étaient que lâcheté, bassesse, médiocrité alors qu'elle n'aspirait qu'à la grandeur. Narcissa, sa propre sœur ... si faible. La peur dominait chacun de ses actes, la reléguant au piètre rôle de mère sur-protectrice. Bella, elle, ne craignait rien ni personne autre que le maitre qu'elle s'était promise de servir jusqu'à la fin. Car le comble de sa folie, celle qui rongeait un peu plus son être à chaque instant, était véritablement sa loyauté sans faille. Ils avaient tous failli, avaient tous choisit la facilité : se laisser corrompre par les piètres valeurs des sang-de-bourbes. Eux qui s'autoproclamaient Mangemorts s'étaient détournés du maitre, le croyant mort. Les imbéciles ingrats : Bellatrix, terrée à Azkaban, n'avait jamais cessé de croire en son existence. Elle savait qu'il était tapi quelques part dans l'ombre, qu'il attendait son heure ... qu'il avait besoin d'elle. Maintenant ils s'écrasaient tous devant le maitre, feignant la servilité. Leur cracher dessus.
Un sourire dément se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle caressait le portrait désormais effacé de Sirius Black. Tuer son cousin fut un véritable moment de joie intense : Bellatrix pouvait presque encore la sentir bruler en elle. Répandre le mal, la souffrance et la désolation, elle ne vivait que pour cela. Et comme elle pouvait se sentir vivante en ces temps si sombres. Le seigneur des ténèbres ne tarderait pas à étendre son pouvoir sur l'humanité toute entière et éradiquerait la vermine qui la pourrissait. A commencer par ce petit prétentieux de Potter, suivi de ses amis les sang-de-bourbes. Maintenant qu'ils avaient perdu leur chef de file, celui qu'ils osaient comparer à son maitre tout puissant, ils n'avaient plus une chance. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne périssent tous dans d'atroces souffrances. Bella s'en réjouissait d'avance. Elle prévoyait déjà de faire subir à Londubat le même sort que ses parents afin de raviver la terreur dans ses yeux, celle qu'elle affectionnait tant. Cette pensée lui arracha un rire hystérique qu'elle ne prit même pas la peine de contenir. Son joli visage, qui aurait pu appartenir à la plus douce et délicate des enfants ne laissait maintenant plus le doute planer sur l'être qu'il déguisait. Elle était une femme aux traits particulièrement fins et juvéniles comme si on l'avait créée comme un piège des plus tentants. Et pourtant, son regard, aussi hypnotisant soit-il, n'exprimait que cruauté et malveillance. Bellatrix Lestrange avait sombré dans la folie voilà bien longtemps et plus aucune créature au monde ne lui était comparable. Elle avait acquit un pouvoir immense puisque nulle peur ne la freinait. Elle faisait passer le maitre avant toute chose, sa propre existence y comprise, et elle avait toutes les raisons du monde à cela. Lord Voldemort allait créer un monde à leur image où elle tiendrait une place capitale, elle partageait chacune de ses aspirations mais surtout, et même si elle garderait à jamais enfoui ce sentiment au plus profond d'elle-même, elle était irrémédiablement amoureuse de son propre maitre, son adoration à son égard n'ayant plus aucune limite. Il suffisait au mage noir de lever le petit doigt pour qu'elle embrasse la mort sans une hésitation aucune. Elle lui appartenait entièrement et sa volonté était reine. Pareille à un miroir, elle n'était que le reflet des émotions de son maitre : Lorsqu'il était en colère, la rage bouillonnait en son propre sein, lorsqu'il était satisfait, on pouvait entendre son rire sardonique à travers toute l'Angleterre. Bella était totalement désintéressée et se vouait à corps perdu à leur cause, leur si grande cause. Elle leur prouverait à tous combien elle était digne de la confiance que le plus grand sorcier de tous les temps avait placé en elle.

- Les tuer, les tuer tous ... un par un. Les entendre crier, les obliger à me supplier d'épargner leur misérable vie, chantonnait-elle en dansant une valse, guidée par un cavalier invisible. Les regarder se tordre de douleur à mes pieds, voir leurs yeux se révulser, chaque vaisseau parcourant leur corps impur prêt à éclater. Je veux entendre leurs os craquer, tu m'entends ? s'adressait-elle maintenant à un interlocuteur fictif, probablement le gentleman qui la faisait tourner sur le paquet grinçant de la demeure des Black. Ce sera un véritable dé ...

La sorcière s'interrompit brutalement et retroussa la manche de sa robe. Sur son avant-bras, la marque caractéristique des mange-morts la brulait intensément. Bellatrix pencha légèrement la tête en arrière et ferma les yeux, grisée par la douleur. Il l'appelait. Et elle accourrait, comme toujours. La belle fit une légère révérence à son partenaire d'un soir puis dans une explosion sonore, disparut, laissant vide la vieille chambre du 12, square Grimmaud.