Blaise Zabini. Votre véritable Seigneur.

___père castor, raconte nous une histoire - bis




2 Janvier 1980 – Thomas K. Forsythe.

- Oh, il est magnifique ! balbutia, ému, l’homme en soulevant le bambin dans la lumière. Réprimant un soupir affligé, Elena s’efforça d’arquer ses lèvres en un sourire tandis que son visage, toujours magnifique malgré la fatigue et la sueur, acquiesçait d’un hochement. L’instant d’après, elle récupérait Blaise dans ses bras, pour poser son doigt sur son nez, attendri. Le nouveau-né éternua en fermant les yeux, peu enclin à se laisser tripoter par des mains étrangères, et la mère, d’ores et déjà éperdument amoureuse, le serra contre elle en se promettant de le protéger contre vents et marées, mais surtout en se promettant de ne jamais le laisser devenir comme ces hommes gerbant qui pouvaient lui faire la cours.

Car oui, Elena Q. Zabini était une saphiste, une vraie, une de celle qui haïssait les hommes du plus profond de son cœur, qui utilisait leur faiblesse, leur infériorité pour son profit. Et quel profit, n’est-ce pas ? Elena était une femme belle, non, sublime, connue à travers le Monde Sorcier pour son physique époustouflant. Des hommes se damneraient pour elle, et elle n’avait pas besoin d’être une vélane pour faire tourner bien des têtes. Mais si elle possédait un point commun avec ces blondes fades, c’était bien le côté succube. Véritable mante religieuse, ses frasques amoureuses jusqu’ici passées inaperçu allaient prendre une ampleur nationale. Et son succès ne se limiterait plus à son physique, cette fois-ci.. Thomas put élever son ‘fils’ pendant trois ans. Elena s’amusait à l’observer élever le garçon impertinent et sauvage, mais l’homme fit l’erreur de gifler celui-ci après qu’il eut osé toucher à un sac qui ne lui appartenait pas. Elena vit rouge. Très rouge.

Le lendemain, le puissant homme disparu sans laisser de traces. Elena pleura devant les autorités, priant pour qu’on retrouve son mari ; il finit par être déclaré mort. Blaise partagea le lit de sa mère tous les soirs, profitant de l’absence de la figure paternelle pour devenir un petit Prince.

5 Décembre 1983 – Charles P. Gryddenwild.

Riche, seul et absent. Un mari absolument parfait et maintes fois rêvée par Elena. De l’argent à foison sans avoir à supporter le poids d’un homme à ses côtés. Blaise connut plusieurs années sans avoir à être affligé par l’éducation d’un mâle, et ne fut élevé pour ainsi dire que par sa mère. Elle lui inculqua très tôt ses propres principes de vie, plutôt anarchiste et arriviste, et si quelqu’un ose encore s’étonner de l’opportunisme énorme commun aux deux Zabini, c’est à l’aînée qu’il faut aller se plaindre. Blaise était pour ainsi dire un garçon plutôt banal, si ce n’était qu’il ne quittait jamais sa mère, et que personne ne se demande auprès de qui il fit son complexe d’Œdipe. Il fut baladé de boutiques en boutiques, développant un certain goût vestimentaire – un peu particulier, certes – depuis tout jeune, et de manoirs en manoirs, dans lesquels il apprit à connaitre le gratin de sa génération. Malfoy en fit parti. Draco, de son prénom. Leurs mères buvant régulièrement le thé ensemble, invitant de temps en temps Mme Nott à l’une de leurs petites réunions, les trois garçons se lièrent d’amitié, d’ores et déjà certains de connaitre un futur commun. À peu de choses près, puisque Blaise n’avait pas de père Mangemort, lui. Mais qu’importait ! Ils étaient amis, désormais, et à l’école primaire comme en dehors, c’était bien avec eux qu’il passait le plus de temps. Trois leaders charismatiques et puissants ; quoi de plus atypiques ?

Blaise ne vit jamais la mort, mais le sang qui menait jusqu’à elle. Ciller fut sa seule réaction, et Elena posa un simple baiser sur son front avant de lui dire de retourner se coucher. Le garçon de 7 ans ne dit rien. Il retourna dormir. Le lendemain, la maison était impeccable, et Elena était en deuil. Meurtre non élucidé, classé sans suite. Enterrement, condoléances. Les richesses du défunt revinrent à son ex-femme.

8 Octobre 1987 – Hector R. Jeckyll.

Le premier et dernier mangemort que connaitrait jamais sa mère. Blaise ingurgita son blabla de pureté de sang, d’infériorité des moldus, et il haussait vaguement des sourcils à chaque fois que celui-ci lui resservait son discours rébarbatif. Blaise l’ennuyait ; son impertinence, sa relation avec sa mère.. Et vise versa ; Hector donnait la gerbe à l’enfant qui, souvent, lançait des regards appuyés à la femme qui, plus loin, se recoiffait. Néanmoins, ses appels au secours furent entendus ; de nouveau, l’homme mourut de manière étrange. Elena ne privilégierait jamais un homme à la chair de sa chair, le sang de son sang. Jamais. Et Hector l’apprit à ses dépends, bien froidement. Et si Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom passa voir les dégâts et posa sur sa mère, droite et narquoise, un regard intéressé, l’affaire fut de nouveau portée sans suite.

26 Avril 1988 – Edward U. Rooseveltt.

Edward n’a pas énormément marqué la vie de Blaise, d’une part parce qu’il était d’une stupidité absolue, d’autre part parce qu’il n’a pas vécu bien longtemps à son mariage à Elena Zabini. Après avoir tenté d’inculper à Blaise quelques philosophies toutes droit sorties de sa philosophie tordue où les femmes se retrouvaient objets et où la richesse apportait le bonheur, il succomba à une crise cardiaque aussi soudaine qu’inattendue. Une nouvelle fois, Elena revêtit sa tenue de veuve et serra son fils dans ses bras en lui posant un baiser sur le bout du nez. Un sourire suffit à la mère pour retrouver son fils. Ils étaient fusionnels et inséparables ; les mots étaient inutiles pour qu’ils se comprennent. Quiconque touchait à Blaise se mettait Elena à dos. Quiconque touchait Elena se mettait Blaise à dos.

30 Décembre 1988 – William H. Gates.

William fut une exception dans les choix hasardeux et parfois catastrophiques de sa mère. William plaisait à Blaise. Suintant l’aristocratie et la classe, le petit garçon trouva pour la première fois en un homme un espèce de modèle qu’il avait jusqu’ici toujours recherché, en un sens. Mais William n’apportait aucun intérêt particulier au gosse qu’il était ; la seule chose qui l’intéressait véritablement était uniquement sa mère. Ce qui était on ne peut plus logique, soit dit en passant. Mais Blaise ressentait une espèce de frustration emplie d’adrénaline à chacune de ses tentatives pour attirer son attention. Il lui arrivait d’ailleurs de partager plusieurs moments avec l’homme qui influença considérablement le garçon de sa froideur et sa distance. Leur manège dura plusieurs années avant qu’ils ne ressentent un attachement commun assez atypique ; malheureusement, Elena faisait aussi partie de la famille, et lorsqu’en passant aux côtés de la cuisine un soir de printemps, Blaise fut étonné de surprendre sa mère, un verre de vin à la main, observer le corps inerte de William avec impassibilité. Pour la première fois, il lui en voulut. Pour la première fois, il aurait eu envie de la dénoncer. Mais il se contenta de reprendre la route de sa chambre, la gorge et les poings serrés.

13 Juin 1992 – Orion M. Justin.

Orion était un mec niais, éperdument amoureux d’Elena et près à répondre aux moindres de ses désirs. Blaise haït les deux de toute son âme pendant plusieurs longs mois ; sa mère tenta de se racheter, alternant douceur et colère, compréhension et brutalité, avant qu’il n’accède à ses requêtes et accepte de la pardonner. Son nouveau mari lui offrait tout ce qu’elle désirait, à elle et son gamin, mais son argent paraissait terriblement face au jeune garçon ; il n’avait jamais manqué de rien, et depuis quelques temps, le compte en banque de sa mère affichait des sommes faramineuses. Pas totalement du hasard, non, un peu à la façon dont la faucheuse vint chercher l’âme d’Orion. Il était étouffant, soupirait constamment Elena ; pas de surprise, donc, à ce qu’il soit retrouvé pendu un beau matin dans la cave. Blaise était habitué de voir des corps. Blaise ne cillait même plus. Il tournait le dos et disparaissait, comme il avait l’habitude de le faire.

22 Février 1995 – Maxwell S. Shefield.

Ayant disparu à Poudlard depuis maintenant quatre ans, Blaise ne connut pas vraiment Maxwell. Il savait juste qu’il faisait l’amour comme personne et qu’il était d’une richesse absolument incroyable. Les lettres de sa mère le faisait gentiment sourire, et il n’hésitait jamais à les partager avec les autres Slytherin qui partageaient sa vie, et parfois aux autres maisons qui avaient su gagner sa confiance et son respect. La seule lettre qui ne partagea pas fut le faire-part de son décès. Le survolant d’un regard désintéressé, il ne tarda pas à le lancer dans le feu avant de se relever pour aller à l’entrainement de Quidditch. Car les activités ne lui manquaient pas, ici ; en plus d’être un élève plutôt bon (tout dépendait des matières ma foi), il se révélait sportif et assez mature pour endosser des postes à responsabilités. Comme quoi, Blaise était toujours là où on l’y attendait le moins.

1 Janvier 1997 – Lawrence R. Doorman.

Blaise, attablé dans le salon, haussa à peine les épaules lorsque sa mère lui annonça que son dernier ‘père’ en date était mort. C’était jour de l’an. Il n’allait tout de même pas pleurer pour un homme qu’il ne connaissait même pas.
Il y avait des limites à sa tolérance.

N'ai fini !

Yeah, mon coupaing !

Validé même si t'es déjà en vert. : )
Et j'aime.