Hexus P. ; Ou l'art de se couper les ailes.

La jeune adulte croisa les bras sur sa poitrine et lança un regard meurtrier à l’encontre de Douglas Peterson. Cela faisait déjà un certain temps que la jeune fille courrait après le beau langue de plomb mais, sans succès. Ce dernier préférait la renier avec toujours la même explication ; trop jeune. Mais elle savait, au plus profond de lui-même ; il l’aimait éperdument. Elle l’avait remarqué lorsqu’il protestait contre ses avances ; cette lueur qui disait ‘je t’aime, reste avec moi’ au plus profond de ses yeux.

Kristen sourit. Un grand et beau sourire de satisfaction intense ; comme à chaque fois qu’elle osait plonger ses iris vertes dans celles bleutées de Douglas. Elle tourna ensuite les talons et s’en alla d’un pas léger, comme vidée de tous soucis sous les yeux indifférents de l’homme qu’elle aimait. Rien n’étonnait plus Douglas ; encore moins les sautes d’humeurs de Kristen qu’il connaissait par cœur. A vrai dire, ils n’auraient même plus su expliquer comment ils s’étaient rencontrés ; cela faisait une éternité qu’ils se côtoyaient, tellement qu’un était indispensable à l’autre. Une drogue. Une foutue drogue dont il ne fallait pas abuser, de peur de faire une overdose. Douglas l’avait bien compris ; c’était pour cette raison qu’il tentait par tous les moyens imaginables de s’éloigner de la belle Kristen. Sans succès. Il fallait se rendre à l’évidence ; qu’il le veuille ou non, il était fortement attiré par la demoiselle ; tellement que cela tournait à l’obsession, en un cercle vicieux qui le rendait fou. Sa dépendance envers mademoiselle Garner se renforçait à chaque seconde, à chaque minute, à chaque heure, à chaque jour de chaque semaine de chaque mois de chaque année. Il fallait vivre avec.

Douglas Peterson vivait une petite maison coquette, dans une banlieue londonienne moldue, qui aurait fait faire un arrêt cardiaque à sa mère si elle aurait été encore de ce monde. Les Peterson avaient toujours été une longue et fière lignée de sang-pur bien qu’impopulaire et insignifiante à côté des Malefoy, des Greengrass et des Black. C’était leur demeure qui était la coqueluche ; connue de tous les sorciers. Un imposant manoir aux pierres bleutées ; froides et lisses comme les écailles d’un serpent. Les Peterson aimaient la luxure et ne s’en cachaient pas. Stella ; la mère, dépensait leur fortune comme bon lui semblait. Elle était le stéréotype même de la femme maniérée, hautaine, aussi froide que cassante, insensible à la misère du monde. Kendrick ; le père était un homme fort occupé, siégeant à un important poste au ministère de la magie ; il avait de nombreuses connaissances fortunées qui ne faisaient qu’embellir son image. Voilà en sommes la seule compagnie que du se contenter Douglas, durant toute son enfance. Enfance que n’importe qui aurait refusé d’avoir. Ne pas jouer ; ne pas crier ; ne pas parler ; ne pas se salir ; ne pas pouvoir avoir d’amis autres que les fils et filles de familles de sangs-purs ; se consacrer aux études ainsi qu’à la magie. Pénible, en effet. Douglas réussit néanmoins à supporter la lourde autorité parentale. Sa vie semblait avoir été planifiée de A à Z ; de sa naissance à sa mort ; de son mariage au nombre d’enfants qu'il aurait. Chaque personne censée aurait éclaté ; c’est ce qui arriva. Derrière ses airs d’adolescent modèle, Douglas sombra petit à petit dans la débauche. En grandissant, le jeune homme avait apprit de nombreuse choses, dont l’anarchie qu’il avait décidé d’adopter. Désormais, il s’autorisait à envoyer balader ses parents, à fumer, à boire et même à utiliser ces drôles de produits moldus qui le faisait planer. Il n’existait rien que Douglas n’avait déjà consommé. Rien qui ne l’avait tout doucement conduit à la déchéance. . Il se retrouva donc meurtri, endolori mentalement et physiquement à l’âge adulte. Après tout, c’était peut-être mieux comme ça, se répétait-il souvent, crevé jeune et avoir su profité d’une liberté riche en émotions…Oui, c’était sans doute mieux. Comme il l’avait décidé, Douglas frôlait la mort de plus en plus, préférant s’isoler avec la magie et la drogue. Néanmoins, un ‘ange’ lui vint en aide. Cette aide soudaine n’était autre que Kristen, qui n’était qu’une toute jeune adolescente à cette époque. Elle vivait non loin du manoir et épiait souvent le fils Peterson, tout à fait à son goût. . Une espèce d’étroite amitié se tissa alors ; Kristen enviant la liberté du jeune Peterson, et ce-dernier jalousant sur la vie ordonnée de la blonde. Cette complicité naissante fut renforcée par le départ de la demoiselle qui fréquentait toujours la prestigieuse maison des Gryffondor, à Poudlard, à l'opposé de Douglas qui, lui, avait préféré flirter avec les serpents. Certes, il était rare de surprendre une lionne et un python se lié d'amitié...Ou plus. On dit souvent que c'est lorsqu'une personne s'en va qu'on réalise l'importance qu'elle avait dans votre vie. Le jeune homme ne put donc rivaliser avec ses sentiments et, coinça la belle Kristen au détour d'un couloir pour enfin goûter à ses lèvres fruitées. A ce rythme, tout s'enchaîna rapidement ; la passion qui animait le couple semblait ne jamais vouloir s'éteindre pourtant, du jour au lendemain Douglas s'éloigna de Kristen, sans aucunes explications plausibles. Il s'éloigna si bien que le couple se déchira, sous les protestations de la belle blonde. Tragique...Mais, Kristen n'avait pas été envoyée chez les lions pour rien ; elle tint bon et ne fit que s'accrocher à Douglas au lieu de l'oublier, comme chaque jeune demoiselle de son âge l'aurait fait.

Or, il n'y avait rien de plus lourd que de supporter les constantes avances d'une jeune adulte immature. Douglas était un être humain et sa patience avait des limites ; il céda donc, s'abandonnant dans les bras de Kristen, tentant de digéré ce goût amer : celui de la défaite. Il accepta tout de même la demande en mariage de la jolie blonde. Après une cérémonie des plus discrètes qui soit, le jeune couple s'installa dans un grand manoir sombre et froid, le genre de demeure que Douglas détestait ; un souvenir trop douloureux de son enfance, peut-être ? Etait-ce aussi pour cette raison qu'il disparu ? Oui, un beau jour matin ensoleillé, où Kristen aurait aimé s'éveiller, blottie contre son mari, elle réalisa que ce dernier n'était plus là. Et ce qu'elle prit pour une simple absence d'une heure ou deux dura quatre mois. Quatre mois d'inquiétude et, avec entre temps une nouvelle des plus importantes ; Kristen était enceinte. Malheureusement, elle ne fut pas destinée à l'annoncer au père de l'enfant, ce dernier ayant parut dans le dernier numéro de la Gazette du Sorcier avec, en lettres grossièrement imprimées ; « Les mangemorts en fuites ; retrouvés ! ». Hallucinait-elle ? C'était tout à fait impensable ! Douglas c'était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, c'était tout...Kristen n'osait croire de pareilles bêtises ; son mari avait été arrêté classé mangemort par des aurors. Certes, de nombreux membres du ministère se rendirent au domicile des Peterson mais, ils constatèrent que la femme du détenu « avait perdu la raison ». Du moins, c'était ce que la Gazette du Sorcier aimait prétendre. En réalité, Kristen était juste abbatue, sur le point de devenir dépressive. Une mauvaise passe qui percuta sa grossesse. Krsiten réalisa qu'elle ne voulait plus d'enfant, elle chercha donc par tous les moyens de stopper l'enfant qui se tramait en elle. Sans succès ; elle mit tout de même un beau bébé de trois kilos et des poussières au monde, un vingt novembre. Elle le nomma Hexus Seth. Hexus était un bambin qui ne pleurait jamais. Ses grands yeux bleus-verts fixaient sagement le plafon de sa chambre, sans jamais exprimer ne serait-ce l'ombre d'un pleur ou quoi que ce soit.