Carpe Noctem
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Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes. | Année jouée; 7ème année de HP.
 
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 Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)

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MessageSujet: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptySam 1 Aoû - 19:24

    Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) Hbp101
      Oubliettes !


      Le visage presque collé à la vitre, Hermione Granger fixait un point invisible à l'horizon. Dehors, il tombait une pluie diluvienne comme bien souvent depuis que le pouvoir était tombé aux mains de l'ennemi. La jeune fille leva les yeux vers le ciel noir d'encre, comme si elle s'attendait à voir se matérialiser à tout moment la célèbre marque des ténèbres. Elle pouvait presque sentir le froid l'envelopper. Pourtant, il lui suffisait simplement de détourner le regard de la vitre, de sortir de la petite chambre de Ginny noyée dans l'obscurité pour retrouver la chaleur du terrier. En bas, les discussions allaient bon train : les jumeaux faisant la démonstration de leur nouvelle invention, Molly, exaspérée, les priant de le faire à l'extérieur, Ginny qui rit aux éclats ... Un peu comme avant, quand tout allait pour le mieux. Hermione aurait donné n'importe quoi pour que leur bonheur apparent devienne réalité. Seulement ce foutu ciel orageux se chargeait de lui rappeler que ses espoirs étaient totalement vains, qu'une nouvelle ère venait de naitre ... où ils n'avaient malheureusement pas leur place. Le terrier était l'un des derniers havres de paix où le temps semblait se figer, où l'on ne désirait qu'une chose : oublier que demain serait un nouveau combat.

      Car les évènements se précipiteraient très prochainement et dès qu'Hermione l'oubliait un peu, il lui suffisait de jeter un coup d'oeil à la pile de livres qu'elle avait "emprunté" à Dumbledore. La chasse aux horcruxes ... peu importe ce qu'elle avait pu en lire, elle n'avait aucune idée du péril que cela impliquerait ... et peu lui importait après tout. L'essentiel, c'était de soutenir Harry jusqu'au bout, quels que soient ses choix, quel que soit le danger. Se battre avec Harry, c'était se battre pour le bien et Hermione n'avait jamais ne serait-ce qu'envisagé une autre alternative. Après tout, les trois acolytes semblaient chercher la difficulté depuis leur entrée à Poudlard, pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui ? Cette pensée lui arracha un sourire malgré elle. C'était plutôt amusant de se dire que les trolls, les chiens à trois têtes et les détraqueurs n'avaient plus de secret pour eux alors que d'autres arrivaient péniblement à changer une bieraubeurre en un whisky pur feu de troisième choix.

      - Fred Weasley ! Si tu touches encore une fois à cette baguette, je te change en gnome et tu iras passer la nuit dans le jardin ! s'emporta Molly.
      - Quoi ? Tu oserais transformer ton fils bien aimé en une immonde créature stupide pleine de pustules et de furoncles ? s'indigna l'intéressé.
      - Tu sais le changement ne serait pas si radical ...
      - Georges, espèce d'idiot, quand tu m'insultes, tu t'insultes.


      La jeune fille esquissa un nouveau sourire. Et ses parents à elle ? Que faisaient-ils ? Pour leur propre sécurité, Hermione les avait soumit au sortilège d'amnésie. Ils ne savaient même plus qu'ils avaient une fille ... une fille des plus étranges qui s'apprêtait à courir le plus grave des dangers. Elle savait qu'ainsi ils ne s'inquiéteraient pas et poursuivraient leur vie le plus normalement du monde mais elle n'y pouvait rien : à chaque fois que cette pensée effleurait son esprit, son cœur se serrait, comme pris dans un étau. Se résoudre à perdre ses parents à jamais, elle s'y était préparée mais en fin de compte, la douleur était la même.
      Soudain, des bruits de pas se firent entendre dans les escaliers. Hermione se redressa sur son lit et essuya frénétiquement les larmes qui venaient de rouler sur ses joues. Hors de question qu'elle inflige à qui que ce soit son humeur maussade. Elle attrapa un vieux bouquin poussiéreux à la volée, l'ouvrit au hasard et prit une expression concentrée. Lorsqu'il s'agissait d'avoir l'air appliqué, Hermione était championne.
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Ronald Weasley
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptySam 1 Aoû - 20:58

Se cacher. Faire semblant. Devenir apparence. Sourire. Fuir.

Un quotidien peut en cacher un autre. Ron avait beau être imprégné jusqu’à la moelle du bel et glorieux optimiste familial, imitant la famille Weasley dans la feinte perpétuelle, dans le bonheur illusoire, tout le monde, à commencer par sa mère, remarquait ses absences de plus en plus longues dans la salle de bain ou les toilettes. Et si Ginny passa sous silence la trochlée de sa main droite qu’elle lui remit en place un soir d’orage, si Fred dissimula d’un sort indiscret le renfoncement inopiné apparut dans le mur des WC, si Molly ne jugea pas utile de le réprimander après qu’il ait à moitié inonder la salle d’eau, les regards qu’ils s’échangeaient lorsque le cadet des rouquins passait dans la pièce, les yeux rivés sur le sol, trahissaient à eux seuls les secrets qu’ils s’étaient jurés d’ensevelir. Ronald était un Gryffondor courageux et déterminé, un jeune homme fort et résistant. Mais il ne supportait plus la pression qui s’acharnait sur ses épaules. C’était la guerre. Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom était revenu, les Mangemorts exerçaient une tension constante, Harry disparaissait d’une seconde à l’autre on ne savait trop où pour sa propre protection, Hermione avait abandonné ses parents au sortilège de l’oubli pour venir se réfugier ici, et même s’ils n’en parlaient pas, même s’ils détournaient les yeux lorsque l’autre esquissait des signes de faiblesse, il savait qu’elle souffrait. Il savait qu’elle aussi, avait les nerfs en pelote, et qu’elle craquait. Peut-être pas de la même manière – certainement pas, en fait – mais il était nécessaire, vital, qu’ils se laissent aller. Elle aux larmes, lui à la violence. Inévitablement.

Refermant la porte derrière lui et s’essuyant rapidement les pieds en lançant distraitement sa veste détrempée sur le portemanteau prévu à cet effet, Ron jeta un coup d’œil dans la cuisine déserte (si l’on ignorait les ustensiles volants et le pot-au-feu chauffant doucement sur la gazinière, évidemment, mais ce spectacle était devenu d’une banalité extrême pour l’adolescent qui ne s’étonnait plus de rien dans cette maison) avant de tenter quelques pas dans le salon, s’attirant brièvement les regards de tous les protagonistes qui les détournèrent un peu trop rapidement pour être naturels. Sa mère se leva et murmura quelque chose comme ‘sortir par un temps pareil, vraiment..’ avant de sortir sa baguette dans l’intention évidente de lui lancer un sort, histoire de le rendre un peu plus décent. Mais elle n’eut le temps d’exécuter un nouveau geste que, déjà, le garçon était ressorti et s’engouffrait dans les escaliers en accompagnant ses gestes d’une détresse un tantinet exagérée. Mais c’était Ron.

Expressif et excessif. Ressentir les choses puissance mille. Déglutir sans s’étouffer. Vivre.

« Si vivre est si douloureux, j’aurais préféré mourir quand j’en avais encore le choix.. » murmura-t-il en se renfrognant, regrettant immédiatement ses paroles sans pour autant les oublier. S’arrêtant devant chambre de Ginny, qui était la première porte en haut des escaliers, il en observa les aspérités avant de continuer sa route en devinant la présence d’Hermione. Il s’efforça de l’ignorer pour quelques pas encore, avant de s’immobiliser et de fermer les yeux. Il lui en voulait. Il lui en voulait d’avoir décidé pour lui quelque chose qu’il n’était pas capable d’assumer. Oh, bien sûr, il aurait insisté auprès d’Harry pour l’accompagner dans sa quête des Horcruxes, mais tout avait été si vite. Le nombre de mort et de disparus atteignait un nombre trop faramineux pour le rassurer, et il aurait voulu rester auprès des siens, un peu, pour donner le meilleur de lui-même. Il était égoïste, il le savait. Le meilleur de lui-même, il devait le donner sur le terrain, aux côtés de ses deux meilleurs amis. Mais il avait peur. Etait-il en tort pour ça ? Etait-il blâmable ? Punissable ? Un soupir passa la barrière de ses lèvres, et il quitta la flaque qu’il avait commencé à créer de ses vêtements et cheveux dégoulinants pour revenir sur ses pas. Deux coups frappés à la porte, et la poignée s’abaissait.

« ’Mione ? Je peux entrer ? » demanda-t-il inutilement pour ouvrir la porte et jeter un coup d’oeil à sa meilleure amie. Il esquissa un sourire qu’il voulut le plus convaincant possible en ravalant ses remords. Elle cherchait. Encore. Et lui, il fuyait. Toujours. Son cœur se serra douloureusement. Il se promit à cet instant de ne plus recommencer, de ne pas esquiver les conversations, d’affronter, de lui offrir l’épaule qu’elle méritait en sachant pourtant au fond de sa conscience débile qu’il recommencerait dés le lendemain, et ses escapades hasardeuses où la recherche errante et vaine de son meilleur ami occuperait son esprit tourmenté occuperait de nouveau ses après-midi. « On.. ne va pas tarder à manger. Je vais prendre une douche, donc.. Si t’as besoin de quoi que ce soit entre temps, n’hésite pas, okay ? » tenta-t-il en replaçant une de ses mèches de cheveux spongieuse en place. Ne m’en veux pas. Que devait-il faire de plus ?
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptySam 1 Aoû - 23:47

      Hermione savait avant même que sa voix ne s'élève qu'il s'agissait de Ron. Il ouvrit doucement la porte tandis qu'elle s'usait les yeux sur des phrases, des mots qu'elle ne voyait même pas. Elle releva la tête et il lui fallut réunir tous ses efforts pour lui offrir un semblant de sourire, tout ce qu'il y avait de plus pitoyable. Ses pupilles étaient encore baignées de larmes, d'ailleurs elle ne le distinguait même pas nettement. Heureusement, l'obscurité déguisait sa peine et la rendait invisible aux yeux de Ron, enfin c'est ce qu'elle pensait du moins. Il était trempé. Combien de temps était-il resté dehors, sous la pluie battante à ressasser cette peur qui les rongeaient un peu plus chaque jour ? Surement autant de temps qu'elle avait passé à fixer les carreaux humides. Hermione ne le reconnaissait plus tout comme elle avait la sensation d'être une étrangère pour elle-même. Lui, tellement jovial, tellement vivant, tellement ... Ron, n'était plus que l'ombre de lui-même. Quelques années plus tôt, il se serait empressé de prendre un air suffisant et de lui asséner un bon vieux "Dis-moi c'est la trente-sixième ou trente-septième fois que tu relis l'histoire de Poudlard ?". Aujourd'hui, il se contentait d'un sourire triste et de quelques paroles hésitantes. Son rictus mécanique toujours accroché aux lèvres, Hermione referma son livre machinalement.

      - D'accord. Je ... Ça va. On se retrouve en bas alors ? articula t-elle faiblement.

      Des paroles vides de sens pour éviter à tout prix un silence pesant. Ron parut hésiter un instant puis lui rendit son sourire. La porte se referma trop vite et la jeune fille perdit automatiquement son masque. Bien sur que non, ça n'allait pas. Pourquoi étaient-ils Ron et Hermione ? Ces deux imbéciles incapables d'exprimer quoi que ce soit, préférant jouer à cache-cache, gardant pour eux leur envie de crever de douleur. Elle n'avait qu'une envie, c'était d'ouvrir la porte à la volée et de serrer contre elle ce rouquin tout trempé. Au lieu de cela, elle était seule sur son lit, son vieux livre entre les mains et elle pouvait déjà entendre le bruit étouffé de la douche. Il lui fallait descendre, elle ne pouvait pas s'isoler indéfiniment après tout. Et puis peut-être que la bonne humeur des Weasley serait communicative. Elle en doutait mais se convaincre du contraire était tout ce qu'elle pouvait faire. Se frottant les yeux pour effacer la moindre trace de larme, la jeune fille poussa la porte de la chambre à son tour et s'engagea le plus lentement possible dans les escaliers. Dès qu'elle posa le pied dans la salle à manger, Molly la pria un peu trop nerveusement de se mettre à table. Elle croisa furtivement le regard de Ginny qui se montra plus sobre avant de prendre place. Les marmites et autres plats volèrent autour d'eux et son assiette se remplit sans même qu'elle y prenne garde.

      - Alors dis-moi Hermione, tu avais encore la tête plongée dans l'un de tes bouquins pas vrai ? Tu ne crois pas qu'il est un peu tôt pour les révisions des examens de fin d'année ? demanda Molly sur le ton de la conversation.

      La jeune fille se contenta de sourire. Madame Weasley se bornait à les imaginer réintégrer l'école à la rentrée. Elle ne savait pas ce qu'ils projetaient de faire mais il était clair qu'elle se faisait énormément de souci. Et elle avait de quoi. Ron ne tarda pas à les rejoindre et s'installa à sa droite. Mais cette fois Hermione ne réfléchit pas et agrippa sa main aussi fort qu'elle pu. Elle sentit le rouquin sursauter légèrement et détourna la tête. Dans sa gorge, l'envie de pleurer revenait par vagues. Elle savait que ça lui passerait mais il lui fallait au moins ça pour faire bonne figure devant Molly. Prenant une légère inspiration, elle se tourna vers Fred ... ou Georges.

      - Alors les garçons, ces fameuses crème-canaris elles sont au point ?

      Immédiatement, les visages des jumeaux s'illuminèrent et Hermione savoura un instant le bonheur de ne plus être le centre de l'attention.
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptyDim 2 Aoû - 23:29

Si Ronald remarqua les yeux embués d’Hermione, il n’en montra rien et ne fit aucunes remarques. Se contentant de lui rendre un sourire qu’il tenta de rendre – il l’espérait – le plus sincère possible, il referma la porte et coupa court à l’agonie de ses zygomatiques, ennuyé. Bien sûr, quelque part, il restait naturel. C’était Hermione, sa meilleure amie (et plus si affinités) ; quelque part, la savoir près de lui en ces temps mouvementés le rassurait, et c’était la seule qui, même si elle n’allait pas jusqu’à lui décrocher des expressions extraordinaires, savait muer son expression déprimé en quelque chose de moins affligeant. Réprimant un soupir à fendre l’âme, le rouquin se traina jusqu’au bout du couloir où il gravit de nouveau une flopée de marches, le dernier craquement se ponctuant d’un claquement de porte vaguement entendue par le rez-de-chaussée. L’instant d’après, la chaudière magique s’enclenchait et Ron fermait les yeux, savourant la chaleur inhabituelle de l’eau qui giflait sa peau. Une sorte de rédemption méritée après avoir cherché à mentir et à nuire à ses deux meilleurs amis.

Lorsqu’il en sortit, sa famille et Hermione s’étaient déjà attablés, et si sa mère lui adressa un sourire affable en lui désignant la place libre aux côtés de sa meilleure amie, le rouquin ne put s’empêcher de se renfrogner légèrement, défroissant nerveusement le bas de son T-shirt de pyjama tandis qu’il se laissait tomber sur la chaise. S’il pensait manger tranquillement pour pouvoir aller par la suite se coucher tranquillement – seuls moments où il pouvait déprimer librement en cohabitant avec ses insomnies – il se trompait férocement, pour le coup. Se faufilant sur sa cuisse pour saisir sa main, celle de la châtaine serra cette dernière si fort que Ron jugea entendre ses os craquer, et il ne se rendit même pas compte de son sursaut – qui, bizarrement, ne fut pas aussi brutal qu’il l’aurait pensé. Tournant la tête vers Hermione, le jeune homme observa ses cheveux avec incompréhension, sentant ses oreilles s’enflammer tandis qu’il prenait sur lui pour, encore une fois, tenter de faire semblant. Ne pas paraître troublé, surtout pas ; après tout, Molly, Ginny ou son père pouvaient à tout moment griller sa réaction.. étrange. Mais heureusement, le discours élogieux dans lequel se lancèrent Fred et George attirèrent l’attention de tout le monde, ou tout du moins assez pour que son changement passe inaperçu. S’éclaircissant la gorge en baissant les yeux sur son assiette déjà remplie, Ron hésita un instant avant de refermer ses doigts sur ceux de la jeune fille. Lentement, mais sûrement.

Sa main droite se saisit de sa fourchette, et d’un geste plutôt nerveux il la plongea dans les légumes qu’il réduit rapidement en bouillie, captant vaguement des mots comme ‘génial’, ‘succès’ et ‘cobaye’. Son instinct de survie habituel lui fit jeter un coup d’œil suspicieux à ses frères jumeaux, mais son cœur battait assez la chamade pour que son attention se fasse happer par celui-ci. Engloutir une portion assez impressionnante de bœuf fut une espèce de catalyseur qui lui fit penser à autre chose, du moins le temps d’un instant ; trop concentré à tenter de ne pas s’étouffer, il ne pensait plus vraiment aux doigts fin de la demoiselle qui s’agrippait aux siens. Ou alors tentait-il juste de l’oublier ? Déglutissant difficilement, Ron se redressa en inspirant une profonde goulée d’air, se sommant de se reprendre. Si Hermione lui tenait la main, c’était uniquement pour le supporter, pour se supporter elle-même. Quoi d’autre, après tout ? Ils étaient juste amis. Et, encore une fois, il se sentit coupable de ne penser qu’à sa tronche alors qu’Harry, quelque part, se meurtrissait mentalement, et que la fille de moldus, épuisée, cherchait encore une solution à la recherche d’Horcruxe. Et lui, dans tout ça ? Rien. Encore, et toujours. Rien.

La fourchette se brisa en deux et la tête, morceau sur lequel le pouce de Ron faisait pression, vola à travers la pièce pour rebondir sur le sol en un bruit sourd. Fred suspendit sa phrase en plein milieu et tourna la tête vers le cadet, à l’instar du reste de la famille, mais Molly ne tarda pas à s’éclaircir la gorge pour proposer avec une joie teintée de nervosité : ‘Quelqu’un veut reprendre du pot-au-feu ?!’. La rentrée approchait, la tension aussi. Supporter celle du dernier, démultipliée par cent, devenait de plus en plus difficile pour tout le reste des rouquins.
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptyMar 4 Aoû - 0:50

      Un immense soulagement parcourut le corps de la jeune Gryffondor lorsqu'elle sentit que Ron resserrait son étreinte. A vrai dire elle n'avait pas imaginé un seul instant qu'il puisse se sentir mal à l'aise. Elle n'y avait même pas songé. D'ailleurs, elle agissait toujours ainsi avec Ron, sous l'impulsion, oubliant l'espace d'une seconde qu'elle était une jeune fille réfléchie qui se référait uniquement aux livres et au savoir, qu'elle collectionnait les points rapportés à sa maison et qu'elle avait des crampes au bras chaque soir à force d'avoir réponse à tout. Peut-être était-ce précisément pour cette raison qu'elle avait le sentiment qu'il était différent, spécial.

      - En fait nous avons commencé les essais l'année dernière sur Neville. Sauf qu'on a obtenu une sorte de pigeon orange.
      - Et comme canari jaune, on a vu mieux,
      fit remarquer Fred.
      - Mais maintenant elle est au point, prête à la vente et tout ! D'ailleurs pour toi Granger, ce sera cinq mornilles seulement. Par contre toi Ron, tu payes le double, pour compenser.

      Prendre l'air intéressé, hôcher la tête, sourire au moment opportun. Faire semblant d'écouter ses interlocuteurs était un travail à temps pleins. Ron ne prenait même pas cette peine et semblait s'acharner sur sa nourriture comme s'il s'agissait d'un quelconque parasite nuisible à exterminer. Sa fourchette ne tarda pas à rendre l'âme, projetée à travers la pièce, coupant au passage Fred dans un exposé plutôt pertinent des propriétés pharmaceutiques de leur invention la plus rentable : les pastilles de gerbe. Le silence se fit un instant, lourd et toutes les têtes se tournèrent vers le rouquin qui fixait son assiette, l'air vide. Puis lorsque Molly proposa un deuxième service, les Weasley se ruèrent sur l'occasion pour reprendre leur discussions faussement animées et leur sourires factices. Hermione consentit enfin à se tourner vers celui qui tenait toujours sa main serrée dans la sienne. Qu'était-elle supposée dire ? Lui demander si ça allait ? Elle connaissait déjà la réponse et poser des questions stupides, ce n'était pas dans ses habitudes. Elle se contenta de caresser le dos de sa main en silence en attendant que les chaises se vident, que les plats disparaissent et qu'ils ne soient plus que tous les deux dans la pièce. Elle aurait aimé qu'Harry soit là. Les garçons avaient ce don pour se taper une bonne accolade, sourire jusqu'aux oreilles et effacer les problèmes comme par magie. Hermione se voyait mal bousculer Ron, non, il n'aurait définitivement pas compris l'intention.

      - Je suis nulle pour ces choses-là, finit-elle par murmurer, optant finalement pour la franchise affreusement gauche. Et toi t'es encore plus nul, ajouta t-elle dans l'espoir de le faire sourire. Alors comment on va faire ? Tout ce qu'on veut, au fond, c'est aider Harry pas vrai ? Même si on meurt de trouille ... Même si on aimerait se pointer sur le quai de la gare à la rentrée, assister à la répartition des premières années et se plaindre de la montagne de révisions pour nos ASPIC, dit-elle, sa voix s'évanouissant peu à peu dans une note nostalgique évidente.

      Hermione gérait la situation au moins aussi mal que lui. Sauf que son truc à elle c'était de se plonger corps et âme dans les livres, alors forcément, ça semblait plus constructif qu'une fourchette massacrée. Ça semblait. Pourtant d'un autre côté, la jeune sorcière avait bon espoir. Après tout elle était une Gryffondor, elle se devait de faire preuve d'un optimisme et d'une bravoure sans faille. Il fallait jusque qu'Harry revienne, qu'ils le retrouvent sain et sauf et prêt à leur dire quel rôle ils joueraient dans sa quête. Qu'il se sentent un peu moins perdus.
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptyMar 4 Aoû - 21:36

La fin du repas fut d’une lourdeur incroyable. À peine sa fourchette avait-elle rendue l’âme que Ron s’était rapidement penché pour en attraper une autre d’un geste désinvolte mais rempli de tension. Tension qui se répercuta sur le repas et qui l’obligea à s’écourter. Le cadet des rouquins n’allait néanmoins pas s’en plaindre, au contraire ; ne plus avoir à supporter le regard de ses parents, de ses frères, de sa meilleure amie.. Au final, la lâcheté générale avait ça de positif : ils ne le regardaient jamais directement. Et croiser leurs regards était la dernière chose qu’il désirait, vraiment. Plongeant son nouveau couvert dans une pomme de terre qui s’écrasa lamentablement sous le poids de sa honte, il l’engloutit en une seconde chrono sans prendre la peine de le faire proprement. Manger comme un porc lui permettait d’expulser sa frustration de manière certes assez peu charmante mais tout à fait efficace. Et si ses sourcils se froncèrent furieusement lorsque sa mère prononça le nom du collège dans lequel il avait effectué ses précédentes années scolaires, il se contenta de couper un bout de morceau de bœuf qu’il s’acharna à mettre en morceau, et ce jusqu’à ce que Ginny, la première à se lever de table, annonce qu’elle allait investir la salle de bain avant que les jumeaux ne se décident à y foutre le bordel. S’enchaînèrent alors un peu tout le monde, le temps pour Weasley dernier du nom de finir la moitié de son assiette. Ce n’est qu’à mi-chemin entre le désespoir et la haine qu’il se rendit compte qu’Hermione lui tenait encore la main, et qu’à l’instant même où son père fermerait la porte, ils se retrouveraient seuls.

Ses oreilles reprirent une teinte rougeâtre aussi frappante que gênante. Et, déjà, Hermione se mit à murmurer.

Déglutissant durement alors que son appétit disparaissait instantanément, Ron reposa lentement sa fourchette en assimilant les paroles aussi douces qu’apaisantes de la jeune fille. Et si la blague de cette dernière eut l’effet d’une douche froide du garçon – il était du genre susceptible, après tout – il s’efforça de sourire doucement et de se redresser, imposant sa taille à la demoiselle tandis que son regard se décrochait enfin de son assiette pour oser un détour sur leurs paumes jointes. Voir le pouce d’Hermione lui caresser le dos de la main lui arracha un frisson qui l’emplit instantanément d’une paix qu’il n’osait plus attendre. Oh, cela dura une seconde, tout au plus, mais il oublia tout ; la guerre, la mort, la peur, la lâcheté, et se retrouva dans une bulle où seul le regard profond et compréhensif de la châtaine comptait. Malheureusement, la véritable paire d’yeux de celle-ci le transperçait douloureusement au fur et à mesure que sa voix lâchait des vérités aussi douloureuses que désillusionnées.

« C’est hors de question. » soupira Ron d’une voix douloureuse, se tournant vers Hermione pour lui offrir un sourire qui, curieusement, se révélait beaucoup plus sincère que les précédents. Peut-être était-ce le fait de lui faire face, ou peut-être était-ce parce que, enfin, ils abordaient un sujet sensible sans se voiler la face, sans fuir ou y mettre fin. Quelque part, le rouquin savait qu’il allait être le premier à y mettre fin, mais pour l’instant ils étaient deux à vouloir mettre fin à ce qui se déroulait entre eux, et qui subsisterait avant qu’ils se décident à crever l’abcès. Le moment semblait être venu. « J’ai déjà trop galéré avec ces foutues BUSEs pour remettre le couvert avec les ASPICs. » plaisanta-t-il finalement en bousculant tendrement son épaule avec la sienne, même s’il faisait une tête de plus qu’elle et qu’il devait pour cela se pencher légèrement, laissant les cheveux de la jeune fille effleurer sa joue. Il fut d’ailleurs plus rapide à se redresser et à perdre son sourire qu’à reprendre la parole, même s’il ne tarda pas à rentrer dans le vif du sujet de nouveau. « On ne sait même pas s’il est vivant. » lâcha-t-il finalement lentement, réfléchissant à ses propres mots avant même qu’Hermione ne puisse les entendre. Et son cœur se serra violemment tandis qu’il se força à avaler une énorme goulée d’air ; la simple idée que son meilleur ami puisse être passé dans l’autre Monde lui filait l’envie de gerber et de tout exploser. Et d’ailleurs, sa main se resserra légèrement sur celle de la châtaine avant qu’il ne se reprenne et ne relâcha sa tension d’un coup. Se contrôler et passer outre, ou du moins essayer de faire son mieux pour refouler ses sentiments. Sinon, il allait péter les plombs devant Hermione, et c’est bien la dernière chose qu’il désirait. Briser son image auprès d’elle serait une dernière épreuve qu’il ne supporterait pas.
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptyJeu 6 Aoû - 18:56

      C'était le seul moyen de mettre fin au supplice qui les étreignait depuis des semaines, ce silence lourd de sens, presque insupportable par moments. Se taire, c'était contourner le problème, prétendre même qu'il n'existait pas mais c'était aussi la certitude de garder cette boule au fond de la gorge encore un bon moment. Et Hermione était à bout, préférant largement les sourires gênés et les joues écarlates au déni. Il était temps de sécher ses larmes, de soigner ses blessures et de faire face à la cruelle réalité. La situation semblait s'être désenvenimée presque immédiatement. Ron souriait vraiment à présent et n'affichait plus ce masque vide qu'ils avaient si bien apprit à revêtir. D'ailleurs la jeune sorcière ne pu s'empêcher de rire à la remarque de son ami. Était-elle vraiment la seule à regretter les longues heures à la bibliothèque, les options et les devoirs supplémentaires ? Vu comme cela, probablement oui. elle qui avait prévu d'obtenir une jolie moyenne d'Optimums voyait ses plans contrariés. De toutes façons, ça lui faisait mal de l'avouer, mais Ronald avait raison : ce ne seraient pas leurs ASPICs qui les aideraient à combattre le seigneur des ténèbres ... à moins que ce dernier craigne les morceaux de parchemin et les questions tordues.

      - Je suis toujours atterrée devant votre peu d'intérêt pour les examens ! Vous y accordez autant d'importance que Malefoy aux moldus ! ne put-elle cependant s'empêcher d'ajouter, sur un ton des plus hermionesques.

      L'atmosphère s'était nettement détendue entre les deux jeunes gens et l'espace d'un instant, Hermione s'imagina dans la salle commune des Gryffondor au coin du feu. Sauf qu'Harry manquait à l'appel et Ron le fit soudainement remarquer d'une manière particulièrement désagréable. La jeune fille ne pu s'empêcher de grimacer à l'évocation de la possibilité qu'il ai pu lui arriver quelque chose. Bien sur que c'était plausible : leur ami était la cible numéro un de celui dont on ne devait pas prononcer le nom (mais qu'ils s'efforçaient néanmoins à prononcer sous la pression d'Harry). Il y avait toute une armée de mangemorts à ses trousses, rendant chaque jour un peu plus incertain. Les sourcils de la Gryffondor se plissèrent : peu importaient les probabilités et le danger, elle ne voulait tout bonnement pas croire à une chose pareille. Elle baissa la tête lorsqu'elle sentit que Ron serrait sa main un peu plus fort dans la sienne puis plongea fermement son regard dans le sien.

      - Ronald Weasley, commença t-elle, rappelant dangereusement la génitrice de ce dernier, je t'interdis de dire ou même de penser une chose pareille. C'est d'Harry Potter qu'on parle : le bébé qui a réduit le plus grand mage noir de tous les temps à l'état de légume, celui qui a tué un basilic de ses propres mains ... tu ne veux quand même pas que j'énumère la liste de ses exploits, on risque d'en avoir pour toute la nuit !

      Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle s'était littéralement mise à crier, ses joues devinrent écarlates. Gratifiant Ron d'un sourire embarrassé, elle reprit la parole, plus doucement.

      - Harry sera bientôt parmi nous. L'ordre ne le laissera pas croupir chez les Dursley bien longtemps, fais moi confiance. Je ne sais pas encore ce qu'ils ont prévu mais ils ont probablement déjà planifié son transfert au terrier.
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptyDim 9 Aoû - 20:35

Malgré leur équilibre constant, malgré l’épée de Damoclès menaçant leurs têtes, malgré la course insensée qu’ils effectuaient contre la mort, contre la montre et contre des forces qui les dépassaient totalement, Ron sourit doucement en songeant qu’ils étaient encore capables, fous qu’ils étaient, d’aller puiser dans le peu d’humour qui pouvait leur rester pour plaisanter dans un moment aussi grave. Oh, de sa part, ce n’était pas comme si ça l’étonnait ; il avait toujours été le joyeux luron du trio, le boulet qui savait sortir la phrase qu’il fallait – ou pas – en plein milieu d’une tension, mais qu’Hermione, la sérieuse Hermione, pouvait outrepasser son sérieux et sa tristesse pour participer à son show clownesque et ridicule avait de quoi le surprendre. Et lui redonner le sourire, soit dit en passant, ce qui était plutôt étonnant. Ron ne déprimait pas souvent, mais quand il se sentait incapable de se rattraper au bord du gouffre qui semblait s’obstiner à l’avaler et qu’il baissait les bras, alors rares étaient les personnes qui savaient tendre leur main pour l’aider à remonter. Preuve était faite, encore une fois, que la châtaine n’était pas n’importe qui. Elle le démontra d’ailleurs une énième fois en mimant une remontrance qu’il plomba l’instant d’après, certes, mais qui le fit ciller d’un étonnement sincère ; Hermione devait être la seule élève qui, dans pareille situation, semblait regretter ses études. Mais la jeune fille n’avait pas besoin d’un diplôme pour démontrer qu’elle était d’une intelligence hors norme. Loin de là. Seule sa présence, son expression concentrée, son front plissé quand elle réfléchissait semblaient suffire. Son être entier dégageait un savoir éblouissant qui, s’il savait malheureusement la rendre insupportable, suffisait à inspirer un respect à l’échelle de la jeune fille.

Jeune fille qui, d’ailleurs, plongea fermement son regard dans le sien en l’appelant par son prénom – son véritable prénom, pas le surnom que tout le monde employait d’ordinaire – ce qui eut l’effet d’une douche froid supplémentaire sur le rouquin, celui-ci ne pouvant retenir un léger sursaut alors qu’Hermione savait trouver, encore une fois, les mots pour le remettre à sa place. Et l’expression de Ron, qui jusque là s’étaient contentés de rester dans le même champ lexical, se métamorphosa totalement pour afficher une surprise profonde lorsque sa meilleure amie se mit à crier pour littéralement le clouer sur place. Oh, évidemment, ce n’était pas la première fois qu’elle lui gueulait dessus, ‘suffisait de voir le nombre incalculable de fois où ils s’étaient disputés, mais ils étaient généralement deux à se mettre crier. C’était bien la première fois, ou presque, qu’il restait coi devant la détresse apparente de la châtaine. Parce que ce n’était pas de la colère, de l’impatience, de l’indignation ou que savait-il encore qu’exprimait actuellement sa vis-à-vis, mais bel et bien la même détresse qui, si elle les rongeait tous les deux, semblait finalement avoir décidé de quitter sa propriétaire. Et le sourire embarrassé de cette dernière ne suffit pas à calmer l’espèce de soulagement mélangé à de la jalousie que ressentit Ron. Il était incapable d’en faire autant. D’hurler un bon coup pour rire l’instant d’après. Une envie de frapper la première chose qui lui passait sous la main lui enserra la gorge.

« Hermione.. » murmura-t-il en un souffle tandis que l’interpellée terminait sa phrase, superposant sa voix à la sienne. Déglutissant, Ronald tenta tant bien que mal de réprimer cette rage qui lui montait à la tête, mais pour la première fois depuis le début de l’été, il en fit quelque chose de positif : il la transforma en volonté, en un courage qui avait décidé le Choixpeau de l’envoyer à Gryffondor. « Mione, je veux que tu me promettes quelque chose. » reprit-t-il tandis que l’assurance avait repris possession de sa voix. Ses sourcils froncés et son expression décidée ne signifiaient qu’une chose : ce qu’il allait dire, il le pensait véritablement, avec ses tripes, le genre de détails, utiles ou non, qu’il emmagasinait habituellement dans un coin de son crâne par pudeur, honte, ou tout autre ressentiment imbécile desquels il était devenu un fervent utilisateur. « Si nous survivons à toute cette mascarade, si je ne meurs pas malgré tous mes actes insensés, si tu survis aux demandes dangereuses de Harry, si l’Ordre parvient à rattraper nos erreurs mortelles.. P.. P-Promets-moi de devenir ma femme. » Lorsque sa phrase s’acheva, Ron crut mourir. Ses oreilles étaient d’un rouge carmin particulièrement marqué, ses doigts s’étaient resserrés sur ceux d’Hermione et son regard, bien que plongé dans celui de cette dernière, semblait chercher une échappatoire salvatrice. Reprenant sa respiration qui lui avait servi à déverser son flot de parole d’une traite, le rouquin sembla penser que se mettre à genoux pour ce genre de demande était une étape obligatoire, aussi se leva-t-il d’un bond, mais, gêné par le banc et se rendant compte à quel point il aurait l’air ridicule, il se rassit quasiment instantanément, déglutissant difficilement une salive qui lui semblait désormais peser des milliards de tonnes, alourdissant son estomac et rendant sa peau moite. Il avait perdu la tête. Oh, bien sûr, il l’avait perdu depuis des années, depuis qu’il était tombé amoureux d’Hermione, en fait, mais il ne l’avait jamais vraiment.. démontré. Nom d’un balai à chiotte, mais qu’avait-il encore fait ?
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptyLun 10 Aoû - 1:10

      Vu l'expression totalement hébétée de Ron, la jeune fille était maintenant persuadée qu'elle y avait été trop fort. La famille toute entière, même terrée au dernier étage, n'avait pas du perdre une miette de sa tirade déclarée avec tant de véhémence. Pourtant ce n'était pas dans ses habitudes de s'emporter de la sorte ... du moins pas toute seule. Elle criait sur son ami lorsqu'il insistait trop lourdement pour copier son devoir de potions ou quand il s'adressait avec trop de rudesse à un elfe de maison ... jamais pour libérer ses frustrations les plus profondes. Elle était à présent incapable de déchiffrer l'expression de Ron, entre stupeur et incompréhension ... ou peut-être ... non elle n'en avait définitivement aucune idée. Comme quoi une miss-I-know-everything n'avait pas toujours réponse à tout. Tandis qu'elle essayait tant bien que mal de se rattraper, le rouquin lui coupa la parole et sa voix s'évanouit lentement. Il avait visiblement quelque chose à dire lui aussi et ça semblait compliqué. Elle haussa les sourcils lorsque le mot "promesse" s'échappa de ses lèvres. Ce n'était pas tant la notion d'engagement de sa part qui l'effrayait mais l'air sérieux qu'il avait pris tout à coup. Un peu comme s'il voulait que l'instant soit ... solennel. Même si le silence qui suivit dura quelques secondes qui parurent une éternité, Hermione se contrôla pour ne pas le questionner et attendit patiemment. Et les mots finirent par résonner dans la salle à manger des Weasley, nets, sans ambiguïté aucune. La bouche d'Hermione s'ouvrit puis se referma lentement. Elle était à présent incapable de faire le moindre geste et si elle n'avait été assise, elle aurait probablement fait une chute ridicule à l'instant même.

      "Promets-moi de devenir ma femme." Cette toute petite phrase faisait écho dans sa tête comme si un milliard de petites créatures s'évertuaient à la répéter en canon à l'intérieur même de son crâne. C'était tellement soudain, tellement irréel, pourtant Hermione ne rêvait pas : Ronald Weasley, le petit rouquin de première année qui voulait changer la couleur de son rat, qui se moquait d'elle à chaque séjour à la bibliothèque, le champion des échecs version sorcier, son meilleur ami, Ron ... venait de lui demander de passer le restant de ses jours à ses côtés. Et il soutenait son regard, bien que le rouge lui montait violemment aux joues. Sa vision se troubla et la jeune fille se rendit compte qu'une larme venait de couler sur la sienne. Bien différente de celles qu'elles versait depuis des semaines. Elle avait toujours imaginé que ce moment arriverait parce que même si elle essayait de se le cacher, c'était lui. Sauf qu'il avait choisit ce moment, la surprenant une fois de plus. Et cette phrase, aussi simple fut-elle, surpassait de loin toutes les déclarations du monde. Ronald Weasley venait de lui crier "Je t'aime" à sa façon. Et Hermione lui répondit également de la seule manière dont elle était capable.

      Elle lâcha soudainement sa main pour encadrer son visage de ses longs doigts fins et écrasa littéralement ses lèvres contre les siennes, dans un baiser digne des plus grands films moldus d'Hollywood, comme si elle lui disait adieu, comme si la fin du monde était pour demain, comme si ... elle l'aimait éperdument finalement. Plus rien ne comptait à présent. Pour une fois dans sa vie, Hermione Granger n'avait pas envie de réfléchir, juste de se laisser aller. Bien sur qu'elle deviendrait sa femme, même s'il fallait pour cela qu'elle terrasse de ses mains l'autre détraqué de serpent.
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MessageSujet: Re: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony)   Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris. (Rony) EmptyMar 18 Aoû - 21:36

Ron s'était attendu à beaucoup de choses. Le rire gêné, le ricanement moqueur, le regard surpris voire dédaigneux, la gifle, la réponse timide, le silence, l'ignorance, l'esquive, le mépris ; une infinité de possibilités qui avaient eu le temps de tourner inlassablement dans son esprit alors que, rouge et légèrement tremblant, il observait sa meilleure amie – et plus si affinité – avec une impatience voilée de crainte. Il avait pris un risque, en lui demandant ça ici et maintenant. Bien sûr, il ne lui proposait pas ça sur un coup de tête. En fait, ça faisait longtemps qu'il pensait à proposer cette union à Hermione, mais il n'avait jamais su puiser le courage nécessaire pour modeler ses fantasmes et en faire une réalité, sinon douloureuse, salvatrice. Le poids de ce secret, accumulé à tout le reste, avait de quoi lui faire perdre les plombs, et c'est d'ailleurs certainement pour cette raison qu'il se retrouvait à frapper bêtement contre les murs quand il se retrouvait seul. Mais si maintenant, la jeune fille refusait, qu'allait-il faire ? Détruire la maison entière ? Se détruire lui-même ? Déglutissant durement, Ron s'apprêtait à revenir sur ses propos lorsque, le coupant dans son élan, la châtaine se mit à pleurer. Imbécile, entrouvrant la bouche de surprise, le rouquin la fixa avec incompréhension, hésitant quant à la marche à suivre. La prendre dans ses bras ? Non, ça, c'était le rôle de Harry, et il n'avait jamais été assez doué pour être capable de prendre sa place. Ouvrant la bouche pour bêtement la refermer l'instant d'après, Ron se maudit sur ses dix prochaines générations en perdant la rougeur qui venait de le caractériser les dernières secondes. Il fallait dire que la culpabilité qu'il s'était mis à ressentir avec violence effaçait à elle seule la gêne occasionnée par sa demande. Et au Diable ce qu'il était censé faire ou être, Ron avait bien l'intention de lâcher la main d'Hermione pour l'enlacer tendrement et s'excuser milles fois. Elle comptait plus que tout pour lui, et lui faire de la peine était bien la dernière de choses qu'il désirait. Comme à son accoutumée, le cadet Weasley était totalement à l'Ouest.

Le prenant de vitesse, la jeune fille lâcha sa main et posa la sienne sur sa joue, lui arrachant un cillement de surprise, mais ce ne fut absolument rien comparé à son geste suivant. Écrasant ses lèvres sur les siennes en le surprenant au plus haut point, la jeune fille lui répondit d'une manière bien personnelle, mais peut-être un peu trop brusque pour le grand dadais maladroit qu'il était. Ce dernier avait beau ne pas être un cérébral, n'empêche qu'il se surprit à penser à un premier temps à comment il était censé réagir avant même de réaliser ce qui lui arrivait. Hermione l'embrassait. Hermione Granger l'embrassait. Et tandis que son coeur manquait un battement, il écarquilla les yeux en sentant ses oreilles s'enflammer de nouveau. C'était peut-être bateau et cliché, mais il s'était toujours imaginé que leur premier baiser se déroulerait dans une scène idyllique, et qu'au préalable il lui aurait fait passer la plus belle soirée de sa vie ; au lieu de ça, ils se contentaient d'un climat de peur et de tension constantes. Et quoi ? N'était-ce pas le résultat qui comptait ? Le plus important, n'était-ce pas qu'elle lui avait répondu, et ne venait-elle pas de lui promettre de devenir sa femme ? Les mains tremblantes et qui étaient jusque là restées agrippées au banc sur lequel ils étaient installés, Ron esquissa un mouvement pour poser sa main sur la hanche de son amie, hésitant néanmoins à quelques centimètres de son haut en se demandant si la poser sur sa joue ne serait pas plus judicieux, mais au lieu de ça, il se figea tandis que ses oreilles entrainées captait un craquement qu'il ne connaissait que trop bien. Hermione ne devait même pas l'avoir relevé, aussi dut-elle être surprise lorsque, vivement, le rouquin se détacha d'elle en la repoussant légèrement, tombant sur le sol en étant entrainé dans son élan tandis que son visage rubicond ne décolorait pas, et ne semblait pas vouloir le faire, d'ailleurs. Un quart de seconde plus tard, la porte s'ouvrait sur la mine inquiète de Molly Weasley.

« Oh, pardon. J'ai entendu crier, alors j'ai pensé que quelque chose n'allait pas. » se justifia-t-elle en leur adressant un sourire maternel bien que tendu, s'approchant instinctivement de sa progéniture pour la relever, Ron se laissant maladroitement faire en ne quittant pas la châtaine des yeux, troublé. Ses yeux brillaient d'une lueur indescriptible, semblant refléter un condensé de tout ce que leur propriétaire avait toujours ressenti pour Hermione depuis le premier jour. Molly, elle, s'attarda quelques secondes sur sa rougeur avant de tourner le regard vers leur invitée, sans comprendre tout à fait mais en se doutant tout de même qu'elle n'arrivait pas au bon moment. « Hermione ! » interpella-t-elle alors en se tournant vers la demoiselle, lui adressant un sourire en tendant la main pour replacer les mèches de cheveux auburn d'un geste machinal. « Que dirais-tu de nous accompagner sur le Chemin de Traverse, hm ? Nous devons aller acheter vos fournitures scolaires malgré que Dumbledore soit.. enfin, ne soit plus le Directeur. Votre dernière année est très importante, il faut bien la préparer. Ginny serait tellement heureuse que tu viennes avec nous. » souffla-t-elle en jetant un coup d'oeil maternel à Ron, qui, immédiatement, la fixa avec incompréhension. Tout ceci le dépassait totalement. Il n'était même plus sûr d'assimiler le vocabulaire qu'elle déblatérait. Tout son esprit semblait accaparer par la scène précédente, et ce n'était pas peu dire.
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