Sujet: •• of moons, birds and monsters (D.Greengrass & D.Malfoy) Sam 29 Aoû - 22:04
Greengrass sisters and Draco Malfoy
La bibliothèque n'était certainement pas le lieu favori d'Asteria Greengrass. À vrai dire, il était très rare de voir cette énergique demoiselle dans ce lieu silencieux et trop calme pour elle. La lecture, l'étude et l'inactivité n'étant pas son fort, elle préférait nettement passer ses dimanche après-midis à l'extérieur, à voler au dessus du terrain de Quidditch, plutôt que de s'enfermer dans cette pièce sombre et poussiéreuse qu'était la bibliothèque. Il fallait donc qu'elle ait une très bonne raison, en cette journée pourtant magnifique de Septembre, pour avoir délaissé le soleil et ses amies au profit des livres et de Mme Pince, la bibliothécaire avec qui Asteria n'avait jamais entretenu une très bonne relation. Et cette raison, c'était Daphné, sa soeur aînée. Les deux jeunes filles s'étaient donné rendez-vous dans un coin de cette salle qui, selon elles, serait assurément désertée, étant donné la température clémente.
Tempêtant intérieurement, Asteria Greengrass s'avança entre les rayons, évitant d'entrer en collision avec les quelques petits nouveaux qui avaient cru qu'en se cachant dans la bibliothèque, ils auraient moins de chance de se faire repérer par les plus âgés de l'école. La jeune fille, qui entrait en sixième année à Serpentard, n'accordait que très peu d'attention à ces jeunes enfants effrayés, qui l'observaient passer avec une certaine crainte dans le regard. Pourtant, Asteria n'avait rien d'effrayant. Plutôt petite, un visage habituellement souriant et une attitude éternellement positive, la sorcière était loin de ces clichés des Serpentards fourbes et méprisants qui prenaient plaisir à faire souffrir les élèves de première année. Elle se remémora sa propre première année, lorsqu'elle n'était qu'une toute petite nouvelle qui prenait un brin trop de place. Son côté clownesque lui avait d'ailleurs attiré quelques ennuis avec certains élèves de sa maison, plus âgés, qui ne se gênaient pas pour l'insulter en la traitant de Poufsouffle. Si elle avait eu les idéaux de sa familles, Asteria en aurait probablement été outrée. Pourtant, étant ce qu'elle était, la jeune fille ne voyait là qu'une remarque comme une autre, bien que dite sur un ton dégradant.
Asteria déboucha sur un coin peu illuminé et totalement vide de toute présence humaine, là où elle devait rejoindre sa chère soeur. Malheureusement pour elle, Daphné n'était pas encore arrivée. Poussant un léger soupir agacé, Asteria Greengrass s'approcha de l'unique table et tira l'une des quatre chaises qui l'entouraient. S'y asseyant en s'y laissant tomber lourdement, elle leva les yeux au ciel, profondément outrée. Non seulement Daphné l'avait-elle privée de son dimanche après-midi, qui serait probablement la dernière journée de soleil avant un long moment, mais aussi avait-elle le culot de la faire attendre. Il faut dire qu'Asteria n'était pas des plus patientes, au contraire. Attendre ne faisait point partie de son vocabulaire. Que ne ferait-elle pas pour sa famille... Asteria ne savait pas exactement pourquoi Daphné avait souhaité lui parler. Tout ce dont elle se doutait était que le sujet devait être sérieux, puisque sa soeur connaissait sa tendance à aimer les bibliothèques autant que la défaite au Quidditch face à l'équipe de Gryffondor.
Asteria se laissa glisser légèrement sur la chaise, accotant ainsi sa tête contre le dossier de bois inconfortable. Elle ferma les yeux, sa tête bourdonnant du silence trop pesant. Derrière ses paupières closes s'agitaient des balais volants conduits par des elfes de maison vêtus de costumes de femmes de ménage, et... «Mademoiselle Greengrass!» Asteria ouvrit les yeux et se redressa vivement sur sa chaise, reconnaissant la voix aiguë et perçante qui venait de l'interrompre dans ses rêveries éveillées. Elle se retourna lentement, passa une main dans ses cheveux dépeignés et adressa un petit sourire à Mme Pince, qui affichait pour sa part un air furibond. «Combien de fois vous ai-je répété que cette bibliothèque n'était pas un lieu de repos, mais bien d'étude et de lecture? Pauvre enfant. Si vous êtes si sotte, c'est bien parce que vous ne pensez qu'à vos histoires de balais et de garçons... Vous, les jeunes, n'êtes que des incapables, voilà tout.» Tout en se retournant vivement, Mme Pince continua de marmonner des insultes à propos des enfants et de leur comportement inacceptable, ne songeant même pas à chasser Asteria de la bibliothèque. Découragée, la jeune fille observa la bibliothécaire grincheuse s'éloigner d'un air tout simplement incrédule. Cette femme ne pouvait que corroborer la théorie d'Asteria selon laquelle une trop grande passion pour la littérature ne pouvait que vous rendre fous.
Asteria regarda la femme disparaître puis se leva, franchement incapable de demeurer immobile une seconde de plus. Elle releva la manche de sa robe de sorcière pour y regarder sa montre, mais ne put voir que son poignet. La jeune fille se rappela soudainement qu'elle avait cassé le bracelet quelques heures plus tôt, chose que sa chère mère allait certainement lui faire regretter... Soupirant, elle plongea sa main droite dans l'une de ses poches et y trouva la petite horloge cruellement séparée de son bracelet. Elle indiquait une heure vingt-deux. Ce qui signifiait, remarqua-t-elle avec horreur, que sa soeur n'était pas en retard, mais plutôt qu'elle-même était en avance de huit minutes. Ainsi, seule au milieu d'un monde qui ne lui correspondait tout simplement pas, Asteria Greengrass sentit l'impatience qui montait en elle se transformer en une vilaine envie de crier -chose qui serait une très mauvaise idée, connaissant son excellente relation avec la charmante Mme Pince. À défaut de pouvoir exprimer son désarroi, elle se laissa retomber sur la chaise et entreprit de compter jusqu'à 480. Un, deux, trois...
•• of moons, birds and monsters (D.Greengrass & D.Malfoy)
Accueil 
Dernières images 
